L’original et la copie.


Reconnaître une copie est, avant tout, une affaire d’expert ! Mais, d’une part, les experts peuvent aussi se tromper et, d’autre part, un acheteur averti en vaut deux.

Les experts peuvent se tromper...

Un commissaire-priseur est censé être un expert généraliste; à ce titre, en droit français (1), sa responsabilité est engagée lorsqu’il annonce sur son catalogue de vente, et confirme lors de la vente, les qualités essentielles de l’œuvre qu’il vend, et en particulier le nom de l’artiste. Sa responsabilité est limitée dans la pratique au remboursement intégral du vendeur en cas d’erreur de sa part. Lorsqu’un lot ou plusieurs de sa vente dépasse un certain montant estimé, il s’adjoint en général un expert plus spécialisé ; sa responsabilité reste engagée à l’égard de l’acheteur mais il partage le risque avec l’expert.
Le bordereau de vente qu’il remet à l’acheteur reprend les caractéristiques essentielles de l’œuvre. Il faut le conserver précieusement car il matérialise cette responsabilité.
Lorsqu’une œuvre est vendue par un marchand ou un particulier, comme sur ce site, la matérialisation de cette responsabilité peut se faire par un certificat d’authenticité. Nous le fournissons systématiquement.

Un acheteur averti en vaut deux...

Il reste néanmoins utile d’être un acheteur averti ! Et tout d’abord de savoir s’il y a risque de se trouver devant une copie ou non. C’est en fait assez simple à déterminer, il suffit de s’interroger sur l’effort que demande la fabrication de la copie en regard du bénéfice escompté, aucun faussaire ne dépensera du temps ou de l’argent pour copier un artiste dont la cote est modeste. Pour un peintre qui demande du travail de copie, le risque est faible de se trouver devant un faux en dessous de plusieurs milliers d’euros. Pour un multiple, une lithographie par exemple, le risque commence plus bas, vers mille euros. Il est aussi utile d’éduquer son œil en regardant attentivement plusieurs œuvres de l’artiste convoité. On voit alors parfois apparaître en examinant une œuvre en vente des différences de manière, une réalisation plus fruste, qui doivent alerter l’amateur.

Nous publierons dans un prochain billet, une petite histoire vraie d'erreur d'expertise en deux épisodes.

28/04/2021

(1) https://www.gazette-drouot.com/article/la-responsabilite-des-commissaires-priseurs/7445#:~:text=La%20responsabilit%C3%A9%20des%20commissaires-priseurs%20trouve%20son%20fondement%20%C3%A0,leur%20a%20confi%C3%A9e%20en%20vue%20de%20la%20vente.